René BUTHAUD (1886-1986) « Amphitrite et... - Lot 136 - Briscadieu

Lot 136
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20000 - 30000 EUR
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Résultat : 22 000EUR
René BUTHAUD (1886-1986) « Amphitrite et... - Lot 136 - Briscadieu
René BUTHAUD (1886-1986) « Amphitrite et Poséidon » pièce unique, c. 1935 Importante composition décorative murale constituée de 9 panneaux rectangulaires en verre. Chaque plaque de verre au décor, sur le revers, dit en fixé sous verre et réalisé à la peinture (brune pour les tracés), à l'or, à l'argent et au palladium. Signée R. BUTHAUD, sur le panneau en bas à droite. 232 x 151 cm. (2 carreaux 74 x 63 cm, 1 carreau 84 x 63 cm, 4 carreaux 74 x 44 cm, 2 carreaux 84 x 44 cm). (Importants manques, oxydations et décollements aux parties en fixé sous verre). Provenance : - Oeuvre réalisée spécialement pour M. X. à Bordeaux au milieu des années 1930. - Oeuvre restée dans la descendance du précédent (commanditaire initial). René Buthaud, le Fixé sous verre, la Mythologie. Célébré parmi les grands rénovateurs de l'art céramique du XXe siècle, René Buthaud (1886-1986) fut avant tout un artiste complet qui mit sa grande maîtrise artistique au service de son travail de la terre mais sut également se servir brillamment d'autres médiums. À l'origine formé à la peinture, au dessin et à la gravure en taille-douce, Buthaud devint à la fois un céramiste-peintre et céramiste-sculpteur, utilisant les volumes offerts par le matériau pour rendre le mouvement des figures dans ses riches décors. Il réalisa essentiellement des faïences stannières aux décors mythologiques, allégoriques ou orientalistes, pour la plupart ornées de ses féminités caractéristiques. Véritable artiste pluridisciplinaire, Buthaud ne s'enferma toutefois pas dans l'art céramique et, parallèlement à ses activités liées aux arts du feu, exploita d'autres supports pour affirmer sa virtuosité. Dans les années 1930, désirant s'exprimer sur de plus vastes surfaces que celles de ses vases, il s'essaya alors à la technique du fixé sous verre, héritée de sa découverte d'une gravure de Napoléon réalisée selon le procédé ancien du « verre églomisé ». Cette technique décorative, également utilisée par son ami Jean Dupas sur le paquebot Normandie, consistait à décalquer un dessin au fusain sur une plaque de verre ; le décor était ensuite tracé sur le revers à la peinture brune, avant que les métaux précieux (or, argent), le palladium ou l'aluminium n'y soient apposés. Des premiers essais sur verres uniques de petits formats précédèrent ainsi les grands panneaux, composés de plaques assemblées en damier, qu'il réalisa dès 1933 pour répondre à des commandes. Au total, il créa une vingtaine de verres uniques, ainsi qu'une vingtaine de grandes compositions en carreaux, qu'il n'exposa que rarement, uniquement à Bordeaux - raison pour laquelle leur provenance est souvent établie depuis des collections bordelaises. Ce nouveau support permit à Buthaud de réaliser des décors à grande échelle, lesquels abordèrent des thèmes lui étant chers, déjà traités en céramique. Ainsi, il créa des fixés sous verre à décor de végétaux, de paysages marins, de sujets mythologiques et de figures féminines allégoriques, souvent proches des modèles de la Renaissance italienne. Parmi ces fixés se trouvent ainsi des représentations de l'Enlèvement d'Europe, ou des Femmes à la guirlande de fleurs, évoquant la figure du Printemps de Botticelli. Figurant un décor de scène de la mythologie marine, le panneau présenté ici s'inscrit parfaitement dans la lignée des thèmes exploités par Buthaud. Sur un fond de paysage marin fait de vaguelettes sinueuses, une néréide auréolée de draperies flottantes est représentée debout, trônant sur le dos d'une figure masculine à la fois homme, cheval et triton, personnifiant le dieu Poséidon - d'autant plus que le dieu des mers et des océans est représenté un trident à la main et est accompagné de deux dauphins. La néréide, coiffée de sa couronne de coquillages, rappelle indéniablement la Vénus de Botticelli, et, par sa proximité avec le dieu dans la composition, incarne très probablement Amphitrite, l'épouse de Poséidon.
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